Le mur végétal du Quai Branly
La plantation du mur végétal du musée du
quai Branly s'est effectuée au courant de l'été 2004. Le mur, d'une
surface de 800 m2, est recouvert par plus de 15 000 plantes de 150
espèces différentes provenant du Japon, de la Chine, des Etats-Unis et
de l'Europe centrale.
C’est dans le but de personnaliser chacun des
quatre bâtiments qui composent le musée que Jean Nouvel a confié à
Patrick Blanc l’habillage extérieur et intérieur du bâtiment Branly.
ous les éléments minéraux sont en fait
véhiculés par l'eau et absorbés avec elle par les racines. Les autres
éléments essentiels à la construction des plantes (sucres,
protéines…..), sont élaborés par les feuilles à partir de l'eau et du
gaz carbonique de l'air, grâce à la photosynthèse.
Si l'eau reste
disponible tout au long de l'année, comme c'est le cas dans nos
montagnes ou dans les forêts tropicales, la végétation herbacée ou
arbustive colonise la plupart des supports disponibles, en particulier
les rochers et les bases de troncs d'arbres. Une pellicule d'humus de
quelques millimètres d'épaisseur, souvent stabilisée par des mousses,
recouvre alors les faces inclinées de ces rochers. Ce substrat
superficiel mais très riche, est parcouru par les racines des espèces
herbacées et arbustives qui représentent une part très importante de la
biodiversité végétale (environ le tiers des espèces des forêts).
Même
dans nos régions tempérées, quantité de plantes s'installent sur les
sites très exposés, comme les falaises, les abords des grottes et de
cascades, les éboulis rocheux. Ainsi, les racines des plantes sont
capables d'exploiter des substrats très peu épais, soit à la surface
des rochers, soit dans les anfractuosités, pourvu que l'eau reste
disponible.
Le Mur végétal a été conçu à partir de ces
observations avec l'objectif de protéger les bâtiments, tout en
assurant à l'installation végétale une pérennité d'au moins trente ans
avec un entretien très réduit mais régulier.
Le Mur végétal
consiste en une superposition de différents éléments garantissant la
croissance et la fixation à long terme des racines des plantes sur une
surface et non pas dans un volume, contrairement aux autres méthodes de
culture. Le brevet de Patrick Blanc est donc basé sur cette nouvelle
technique de culture verticale, qui permet de s'affranchir des
problèmes de poids du substrat et, par conséquent, d'assurer la
végétalisation des surfaces des bâtiments, quelle que soit leur
hauteur.
Selon une solution qui s'est avérée pertinente depuis
de nombreuses années, deux couches de feutre en polyamide sont agrafées
sur des plaques de PVC expansé de 10 mm d'épaisseur (support étanche)
et sont fixées sur une ossature métallique qui assure une isolation
(coussin d'air) avec le mur porteur. C'est sur ce feutre, à fort
pouvoir de capillarité et de rétention d'eau, que se développent les
racines des plantes. Celles-ci sont installées à toutes les hauteurs du
mur végétal, avec une densité de l'ordre d'une vingtaine de végétaux
par mètre carré. Structuré en un ensemble de tuyaux régulièrement
percés et superposés à partir du sommet du mur, l’arrosage maintient un
niveau minimal d’humidité et distribue une solution nutritive.